Publié le: 30 novembre 2016

Un magazine encore plus proche des malentendants

Un magazine encore plus proche des malentendants

Dès le 1er décembre prochain, votre magazine aux écoutes va vivre une nouvelle étape de sa longue histoire, délaissant le papier pour passer à un format numérique aux normes les plus récentes. Président de forom écoute, Laurent Huguenin revient sur les raisons qui ont poussé le Conseil de fondation à effectuer ce saut décisif vers la modernité.

Aux écoutes va désormais passer en format numérique, exclusivement disponible sur internet. Pourquoi la fondation a-t-elle pris cette décision ?

Plusieurs facteurs et une longue réflexion nous ont conduit à privilégier cette solution, seule garante de la pérennité du titre. Depuis plusieurs années, et c’est d’ailleurs ce qui se passe dans toute la presse, le nombre de nos abonnés et de nos lecteurs ne cesse de diminuer. Le nombre d’annonceurs qui souhaitaient également publier leur publicité dans aux écoutes s’est aussi considérablement réduit au fil des ans.

Il était donc nécessaire de faire quelque chose…

Absolument. L’autre alternative était la disparition pure et simple du titre, ce que nous ne souhaitions évidemment pas. Les malentendants sont attachés au magazine et il fallait coûte que coûte le faire survivre et même lui permettre de se développer encore plus et de prospérer.

Au prix de l’abandon du papier ?

Mais oui ! Pour deux raisons. D’une part, les coûts de fabrication, d’impression et de diffusion du magazine papier sont considérables, alors que comme je l’ai dit, les rentrées publicitaires et celles liées aux abonnements sont réduites à peau de chagrin. Bien entendu, le but n’était pas du tout de faire du bénéfice avec le magazine, mais ses coûts sont devenus insoutenables pour une fondation aux ressources limitées, alors que son audience diminue régulièrement. D’où l’idée de basculer sur internet. Désormais, le magazine, qui va garder exactement le même contenu que dans la version papier, va être disponible online, partout et tout le temps. Un malentendant romand va pouvoir donc lire son journal quand il le souhaite et depuis n’importe où. C’est cela la magie du web et d’ailleurs beaucoup de journaux dans le monde ont fait ce choix.

Pour résumer, le magazine version web touchera plus de monde et coûtera bien moins cher.

Exactement ! Si on considère en plus que les jeunes ont le réflexe web et que de plus en plus de personnes plus âgées sont très connectées, ce sera, nous en sommes sûrs, un grand pas en avant.

Voyez-vous d’autres avantages à cette nouvelle formule ?

Le grand avantage est inhérent à ce que permet internet. Au lieu d’attendre tous les deux mois que le magazine leur parvienne, les malentendants romands auront accès à une information en flux continu et sans cesse mise en ligne avec les informations les plus récentes. En clair, l’information ciblée leur parviendra plus rapidement et plus régulièrement. En outre, et c’est un autre avantage non négligeable, les malentendants pourront accéder en tout temps à l’ensemble du contenu publié dans le magazine depuis plusieurs années, puisque nous allons mettre progressivement en ligne nos archives. Enfin, le format numérique règle le problème de la place, toujours limitée dans le format papier, illimitée dès lors que l’on passe au numérique. Ce n’est pas un avantage dérisoire.

Concrètement, comment cela va-t-il se passer ?

Nous avons mandaté une agence qui a travaillé à la conception d’un nouveau site web, avec une charte graphique entièrement renouvelée. L’accès à l’information sera déclinée en deux volets, le premier sur le site www.ecoute.ch, contiendra toutes les informations institutionnelles liés à la vie de la fondation, ainsi que les conseils et solutions disponibles pour les malentendants. Le second, à partir du lien www.aux-ecoutes.ch, sera la déclinaison online du magazine actuel dont il reprendra toutes les rubriques, le contenu et donc également les archives. Le graphisme sera épuré et renouvelé pour une meilleure lisibilité, aux standards de ce qui se fait aujourd’hui. Enfin, les sites seront dits « responsives » c’est à dire qu’ils s’adapteront automatiquement aux formats des supports à partir desquels on se connectera. Selon que l’on se connecte depuis un ordinateur, un smartphone ou une tablette, on aura ainsi une lecture facilitée et optimisée.

 

Propos recueillis par Charaf Abdessemed