Publié le: 25 octobre 2017

« Le Smartphone : ami ou ennemi de notre santé auditive ? »

« Le Smartphone : ami ou ennemi de notre santé auditive ? »

La santé auditive des 15-17 ans en danger !

Réalisée dans le cadre de la 20e édition de la Journée Nationale de l’Audition du 9 mars, l’enquête « Le Smartphone : ami ou ennemi de notre santé auditive ? » commanditée par l’association JNA à l’institut IFOP pointe que c’est au sein de la population des 15-17 ans que les modes d’utilisation des smartphones sont les plus inquiétantes pour leur audition. C’est ainsi une véritable alerte à vigilance que lancent les experts de la JNA.

Sur les 1 200 individus âgés de 15 ans et plus interrogés, les scores sont généralement les plus élevés au sein de la strate d’âge des 15 à 17 ans. Si 88% du panel est équipé de smartphone, 100% des adolescents âgés de 15 à 17 ans en détiennent un. C’est d’ailleurs le principal support d’écoute de musique pour les jeunes (alors que le PC est privilégié par les plus de 35 ans).

C’est pourquoi les smartphones, premier support des jeunes pour écouter de la musique, va impacter la santé auditive des prochaines générations.

Les jeunes dépendants de leur téléphone portable

1 français sur 2 (tout âge confondu) utilise son téléphone portable plus dune heure par jour. Ce chiffre monte à 9 jeunes sur 10 chez les moins de 24 ans.

De plus, si les français venaient à oublier leur portable, seulement 28% ressentiraient de lindifférence (contre « inquiets », « stressés », « paniqués » ou « angoissés »). En revanche, 41% chez les plus de 65 ans ressentiraient de lindifférence contre 15% chez les 15-17 ans et 13% d’indifférence chez les 18-24 ans.

Donc 7 français sur 10 se sentiraient mal à lidée doublier leur téléphone portable. (Résultats sur les propositions « Inquiets », « stressés », « paniqués » ou « angoissés », en opposition à « indifférents ».

Durée d’écoute de la musique sur smartphone :

7 jeunes sur 10 l’écoutent plus d’une heure par jour

La durée dutilisation quotidienne pour 71% des 15-17 ans est supérieure à 1h par jour, et 25% supérieure à 2h par jour. Par comparaison, à linverse, 72% des plus de 35 ans écoutent moins d’une heure de musique sur leur téléphone. On peut constater à quel point, plus lâge est jeune, et plus lécoute de musique sur le portable se rallonge.

A quel âge ils commencent à écouter de la musique sur leur smartphone ?

57% des français ont commencé à écouter de la musique sur leur portable après 15 ans, 16% ont commencé entre 11 et 15 ans.

Et pour ceux qui ont commencé entre 11 et 15 ans, ils décroissent fortement avec lâge. (87% chez les 15-17 ans du panel interrogé, 50% chez les 18-24 ans du panel, 22% chez les 25-34 ans, et seulement 3% des plus de 35 ans du panel interrogé avouent avoir commencé à écouter de la musique sur leur portable entre 11 et 15 ans.)

L’écoute de la musique sur smartphone se réalise principalement avec des oreillettes

65% des 15-17 ans écoutent la musique sur leur smartphone principalement avec des oreillettes contre 43% sur lensemble du panel. La dangerosité se trouve augmentée du fait de lintroduction des oreillettes dans le creux du conduit auditif.

Seuls 19% des moins de 35 ans utilise un casque classique dont 17% des 15-17 ans et 22% des 18-24 ans.

91% des 15-17 ans écoutent leur musique dans les transports publics

Les transports publics (bus et métro) généralement très bruyants obligent à monter le niveau du son du smartphone, ce qui augmente le risque de lésion du système auditif.

Volume sonore élevé ou modéré ?

1 jeune sur 4 (26% des 15-17 ans) reconnait écouter la musique avec un volume sonore élevé. Ce chiffre monte à 1 jeune sur 3 chez les 28-34 ans. (29% des 18-24 et 30% des 25-34 ans).

En revanche, 86% des plus de 35 ans écoutent de la musique à un niveau modéré.

Le smartphone pour s’endormir

Le smartphone accompagne les jeunes dans leur sommeil puisque 1 jeune sur 2 déclare sendormir avec la musique du smartphone. (54% des 15-17 ans et 45% des 18-24 ans.)

1 jeune sur 3 n’a pas conscience des risques !

Si 85% de la population est consciente des risques liés à une durée découte prolongée avec un casque ou des oreillettes, cet état de conscience est plus faible chez les 15-17 ans car 32% d’entre eux n’ont pas conscience des risques.

... et pourtant 4 jeunes sur 10 ont déjà ressenti des acouphènes.

39% des moins de 35 ans ont déjà ressenti des acouphènes (sifflements ou bourdonnements) à la suite dune écoute prolongée de musique avec casque ou oreillettes. Parmi eux, ils sont 26% chez les 15-17 ans, 42% chez les 18-24 ans et 41% chez les 25-34 ans).

Conclusion

Alors que réalisée sur un panel de 1 200 individus âgés de 15 ans et plus, l’ensemble des résultats de cette enquête pointe la nécessité de cibler les 15-17 ans dans leur rapport aux smartphones. C’est chez ces adolescents que l’on repère la plus longue durée d’écoute de musique avec oreillettes.

Il semblerait que la conscience de la dangerosité du volume sonore soit intégrée. Pour autant, la toxicité croisée de la durée d’écoute pour l’oreille resterait un message crucial à transmettre chez les 15 à 17 ans puisque pour un grand nombre d’entre eux la durée d’écoute s’évalue entre 1h à plus de 4h par jour.

Selon cette nouvelle enquête JNA-Ifop, c’est également eux qui déclarent avoir déjà ressenti des sifflements et bourdonnements dans les oreilles. Cela vient corroborer les encoches sur certaines fréquences visibles sur de nombreux audiogrammes réalisés auprès des 17 ans. Ils indiquent également une plus grande difficulté à se séparer de leur smartphone.

Ainsi, les scores obtenus permettent d’identifier une relation émotionnelle forte au smartphone et à la musique des 15 -17 ans pouvant les amener à une durée d’écoute avec oreillettes.

Des campagnes ciblées de prévention sur l’écoute prolongée du smartphone avec casque seraient donc à organiser. Les plus légitimés par les individus interrogés seraient les pouvoirs publics, la médecine scolaire et la médecine du travail pour les plus de 18 ans.

Méthodologie de l’enquête :

Lenquête a été menée auprès dun échantillon de 1202 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus. La représentativité de léchantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie dagglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré papier et on line du 9 au 15 février 2017.

source: http://www.journee-audition.org/pdf/cp-enquete-2017.pdf