Publié le: 06 juin 2021

A la découverte des mystères du son

A la découverte des mystères du son

A Genève, l’exposition « Écoute voir » invite à la découverte des secrets du son et du monde merveilleux des ondes grâce à des dispositifs interactifs et ludiques. De quoi aider les malentendants à comprendre les mystères d’un phénomène vibratoire qui les concerne au plus haut point.

Voilà qui pourra intéresser bien des personnes souffrant de déficience auditive, et qui souhaitent comprendre les mystères des sons, dont la perception leur fait tant défaut. Car évidemment, on entend les sons grâce à l’ouïe. Notre oreille les transforme par transduction en signaux électriques analysés par notre cerveau. Or il se trouve que le son n’est pas perçu de manière identique par tout le monde. Enfants ou adultes, humains ou animaux ne sont pas sensibles au même spectre.

Visualiser un son

Un son s’entend, mais peut aussi être visualisé, comme le démontrent ainsi différents dispositifs expérimentaux inventés durant le 19e siècle. Mieux, un son peut aussi servir…  à voir, par exemple pour se repérer par écholocation comme le font les chauves-souris ou pour montrer l’invisible, comme l’intérieur d’un corps par échographie, ou bien des sous-marins immergés grâce aux sonars, etc.

Produite par le Musée d’histoire des sciences et le Muséum d’histoire naturelle de la Ville de Genève, l’exposition « Ecoute voir » qui a lieu jusqu’au 27 février 2022, offre au public quelques remarquables instruments inventés au 19e siècle durant l’âge d’or de l’acoustique expérimentale, et issus de sa propre collection. Si certains de ses instruments permettent d’observer visuellement des vibrations sonores, d’autres mesurent la hauteur des sons ou alors analysent le timbre de la voix humaine ou d’instruments.

Car depuis l’Antiquité on s’intéresse aux ondes, la naissance de l’acoustique est d’ailleurs attribuée à Pythagore et à ses disciples qui auraient découvert qu’il existe un lien entre la longueur d’une corde vibrée et la fréquence de son obtenue. Jusqu’au 19e siècle, l’acoustique reste une discipline très empirique et presque marginale, on observe que le son se propage et se réfléchit comme la lumière. C’est seulement un siècle plus tard que la discipline devient plus théorique. Des mathématiciens établissent des formules permettant de décrire la forme et le mouvement des cordes vibrantes ou bien de déterminer la vitesse de propagation du son.

De la mécanique à l’électronique

Enfin, progressivement, l’acoustique expérimentale se développe au point de devenir une branche à part entière de la physique. De nouveaux instruments sont inventés pour observer visuellement les vibrations sonores, analyser des sons complexes ou représenter des ondes sonores. Il faudra attendre le cours du 20e siècle pour que ces instruments, essentiellement mécaniques mais pionniers, soient abandonnés au profit de nouveaux appareils – tubes à décharges, oscilloscopes, sonographes, générateurs de fréquences – fondés sur une nouvelle technologie: l’électronique.

« Écoute voir », jusqu’au 27 février 2022. Musée d’Histoire des sciences. Parc de La Perle du Lac 128 rue de Lausanne, Genève. Ouvert tous les jours de 10h-17h, sauf le mardi. www.museum-geneve.ch