Publié le: 18 juillet 2013

Jura bernois : Stage de lecture labiale à Tramelan

Jura bernois : Stage de lecture labiale à Tramelan

C’est un petit huis clos qui dure une semaine. Huit participants se réunissent avec leur enseignante pour un apprentissage intensif de la lecture labiale, ce complément indispensable à la communication de bien des malentendants. En ce 29 mai, comme partout en Suisse, le temps est morose et pluvieux. Mais l’ambiance est bon enfant, et les participants sont manifestement ravis de leur présence… et de leurs progrès.

« Ceux qui n’y ont jamais participé ne peuvent pas imaginer ce que ça nous apporte ». « Bien sûr, je ne peux que conseiller ces stages, car l’apprentissage de la lecture labiale est indispensable pour un malentendant ». « Pour moi, quand je suis ici, c’est comme un bain de jouvence, car j’y trouve autre chose que ce que j’ai dans ma vie quotidienne: il y a l’apprentissage de la lecture sur les lèvres, mais aussi ce qu’il y a tout autour, la convivialité, la gentillesse, l’ambiance, c’est irremplaçable ».

Nous sommes au Centre Interrégional de Perfectionnement (CIP) de Tramelan, dans le Jura bernois. En ce 29 mai, le temps est largement pluvieux, avec le printemps qui n’en finit pas de se faire attendre, mais les esprits sont aussi joyeux que studieux.

Approfondir les compétences

Pourtant, les 8 participants à cette session intensive d’apprentissage de la lecture labiale, qui dure tout de même une semaine, n’en sont pas à leur premier stage. Mais tous ont choisi de revenir approfondir leurs compétences, et certains ont même dû prendre des vacances professionnelles pour pouvoir être présents. D’autres sont venus de Paris. Les retraités quant à eux, ont eu bien sûr plus de facilité à s’organiser.

«Pour conserver et améliorer nos compétences, il nous est indispensable de nous entraîner, observe ainsi une participante. Il y va de notre autonomie et de notre aptitude à nous débrouiller dans la vie courante, car la lecture labiale demande une adaptation permanente ».

« Chez nous, il y a très peu de cours pour les devenus malentendants, ajoute un des Parisiens de l’équipe. Ce que l’on trouve ici, c’est non seulement la possibilité de nous perfectionner, mais aussi une gentillesse, une ambiance propices à l’apprentissage ».

Le moins que l’on puisse dire, c’est que malgré, ou plutôt grâce à l’atmosphère bon enfant et conviviale, nos « élèves » ne chôment pas. Sous la direction de Marie-Thé Sangsue, l’enseignante, les exercices se suivent et ne se ressemblent pas. Chaque jour, les objectifs pédagogiques sont affichés au tableau, et les apprenants s’y attèlent avec sérieux et assiduité. Pour éviter la fatigue et l’effet de monotonie, des thématiques précises sont choisies, ce qui permet de contextualiser et de faciliter l’apprentissage.

Fous rires mémorables

Un apprentissage à l’origine de bien des quiproquos, sources des fous-rires mémorables. Soudé, le groupe se taquine volontiers, et chacun rit de l’incompréhension de l’autre. Ici, on se brocarde, on se lance des vannes, mais on se soutient surtout: « la malaudition n’est pas un handicap facile à vivre, constate une participante. L’apprentissage nécessite beaucoup de concentration et on se fatigue beaucoup. Parfois, on est même pris d’un petit coup de découragement. Alors l’humour aide à surmonter et à relativiser les choses. Et heureusement, avoir autour de soi des personnes qui connaissent les mêmes difficultés aide à se rassurer et à passer le mauvais cap ».

Malgré la fatigue, Marie-Thé Sangsue, qui enseigne depuis de longues années, ne cache pas sa satisfaction. « Cette fois, tous les participants ont déjà des bases en lecture labiale. Ce qui donne un groupe dont le niveau et plutôt homogène, et ce qui permet à tous de progresser de manière très harmonieuse».

ChA