Publié le: 02 février 2018

Le point sur le sous-titrage TV

Le point sur le sous-titrage TV

La SSR et d’autres TV régionales sous-titrent certains programmes, comme les infos. Votre avis compte !

Comme annoncé dans notre rubrique en ligne « solutions malentendants », le sous-titrage des émissions de la RTS, ainsi que des chaînes régionales est une obligation. Celle-ci est inscrite dans la révision partielle de la loi fédérale sur la radio et la télévision, afin de rendre accessible les émissions d’information à toutes les personnes sourdes et malentendantes. Les coûts de préparation des sous-titrages sont soutenus financièrement par la redevance sur la radio et la télévision.

Notre fondation a réalisé un premier sondage sur demande des TV régionales suivantes : Canal 9 (VS) Canal Alpha (JU, NE), TeleBielingue auprès des usagers des régions concernées.  

Les services de sous-titrage de ces TV régionales ainsi que Léman Bleu et La Télé sont à disposition et recevraient volontiers des retours du public (commentaires positifs comme négatifs, questions, réactions, suggestions, etc) à transmettre sur : info@ecoute.ch, tél. 021 614 60 50, fax 021 614 60.

Reportage en coulisses

Parmi 13 stations de télévisions régionales suisses TeleBielingue, Canal 9 et Canal Alpha nous expliquent leur modus operandi.

Après une période test de trois mois, le journaliste et directeur associé de Canal Alpha en charge, Marcello Del Zio, s’explique. « La difficulté principale au niveau humain consistait à une mise en place des collaborateurs qui s’occupent de préparer les sous-titres. Au niveau technique, il a fallu mettre un système en place lié à celui de notre diffusion, que nous avons élaboré tout au long de l’année dernière ».

En un clic sur la page 777 de Swiss, la configuration s’effectue facilement.

A la première de nos questions « quels types de remarques recevez-vous des usagers ? », Sylvia Monnat, responsable de la rédaction du sous-titrage Swiss TXT, répond:
A la RTS, le journal de 19h30 est sous-titré depuis 1996. Les journaux de Léman Bleu et La Télé, depuis janvier 2016. Si les remarques sont positives, car pour la population sourde et malentendante, il est important d’avoir accès à l’information, nous avons reçu des remarques sur la rapidité de nos sous-titres. A savoir : rapidité parfois trop courte et décalage que provoque le sous-titrage en direct par la technique du respeaking. En effet, nous ne sous-titrons pas en direct sur La Télé et Léman Bleu.4

Doit-on et peut-on encore et toujours améliorer les programmes sous-titrés ?
On peut toujours les améliorer, car les moyens techniques sont en progrès. Nous faisons de notre mieux pour ne diffuser que des sous-titres relus et corrigés, sauf pour les directs.

Est-il prévu d'augmenter ces programmes qui se limitent aux infos ?
Pas sur les télévisions régionales, mais sur la SSR, nous sous-titrons 50 % du programme répartis parmi les sept chaînes nationales du service public. Il est prévu d’augmenter à 80 % d’ici 2021, suite à un accord signé en septembre dernier, entre les associations et la SSR.

Jugez-vous que ce programme est suffisant ou doit-il s'étendre ?
Il doit s’étendre à l’instar d’autres pays d’Europe où les programmes sont sous-titrés à 100 %, notamment en France.

Comment a été perçu la mise en place du sous-titrage auprès du personnel ?
La mesure a été bien accueillie, même si nous avons dû bouleverser nos horaires et engager de nouveaux collaborateurs. C’est donc plutôt positif.

Avez-vous ressenti une pression ou des freins des autorités législatives ?
Non, les freins sont uniquement budgétaires.

La responsable de l'organisation, des processus, de l'assurance qualité et du sous-titrage de Telebielingue, Chrystel Breuer, quant à elle, constate que depuis janvier 2017, la mise en place de la structure technique et humaine était également nécessaire à la création de sous-titres pour les émissions de l’information. « Le plus gros challenge de TeleBielingue est de produire au quotidien ces sous-titres en deux langues car tous nos programmes sont bilingues. Une partie de l’équipe bilingue traduit les passages de suisse-allemand pour poser les sous-titres en allemand et une autre partie se charge du français. Un travail conséquent au service des usagers, requérant plus d’une flèche à son arc ».

D’après certains usagers, c’est un soulagement de pouvoir suivre les actualités suisses et régionales en complément d’autres émissions sous-titrées françaises.

Du côté de la loi

La Société suisse de radiodiffusion et télévision, SSR, est tenue d'augmenter peu à peu jusqu'à un tiers du temps total de transmission la proportion d'émissions télévisées sous-titrées diffusées dans le cadre du programme rédactionnel de chaque région linguistique. Cette obligation concerne également les diffuseurs qui transmettent leur programme en collaboration avec la SSR conformément à l'art. 25, al. 4, LRTV.

Elle doit diffuser quotidiennement dans chaque langue officielle au moins une émission d'information transcrite en langue des signes et annuellement dans chaque région linguistique au moins 24 émissions télévisées accompagnées d'une description audio pour les malvoyants.

Les contenus à sous-titrer et les autres prestations fournies par la SSR, ainsi que le calendrier d'application de ces mesures, sont fixés dans un accord conclu entre la SSR et les associations de handicapés concernées, ou si celui-ci est résilié, le DETEC fixe les prestations que la SSR doit fournir.

L'OFCOM examine tous les trois ans au moins la possibilité d'augmenter la proportion des émissions télévisées adaptées aux besoins des malentendants et des malvoyants. Si la réglementation en vigueur ne semble plus appropriée, le DETEC charge le Conseil fédéral de la modifier. (sources www.droit-bilingue.ch).

Législation auprès d’autres diffuseurs régionaux

Les diffuseurs de programmes de télévision nationaux ou régionaux-linguistiques qui ne diffusent pas leur programme en collaboration avec la SSR doivent proposer aux malentendants ou aux malvoyants au moins une fois par semaine, aux heures de grande audience, une émission adaptée à leurs besoins.

L'OFCOM exempte les diffuseurs de l'obligation d'adapter les émissions pour les malentendants et les malvoyants si leurs charges d'exploitation annuelles n'atteignent pas 1 million de francs, si leur programme ne se prête pas à l'adaptation pour les malentendants et les malvoyants ou s'ils diffusent un programme ayant une faible activité d'antenne.

Les diffuseurs de programmes de télévision régionaux titulaires d'une concession doivent sous-titrer au plus tard la deuxième diffusion de leur principale émission d'information ainsi que les rediffusions suivantes. Pour ceux qui diffusent leurs principales émissions d'information dans deux langues, cette disposition vaut pour chacune des deux langues.

L'OFCOM fixe à l'avance pour chaque diffuseur le montant maximum de l'indemnité en fonction des moyens à disposition et du montant prévu des dépenses imputables liées à l'exécution de l'obligation inscrite à l'al. 3. Le décompte définitif est établi dès que le diffuseur a remis son décompte final. (sources www.droit-bilingue.ch).

 

Votre avis compte !

Afin de poursuivre notre enquête en collaboration avec les responsables du sous-titrage TV, nous avons besoins de vos commentaires, questions, réactions, à  transmettre sur : info@ecoute.ch, tél. 021 614 60 50, fax 021 614 60 51.

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