Publié le: 23 mars 2018

Le risque de démence et la malaudition

Le risque de démence et la malaudition

Avec une déficience auditive non traitée, vous êtes à un risque beaucoup plus élevé de démence et d'invalidité, selon une étude française. L'étude montre également que l'utilisation d’appareils auditifs élimine ce risque accru. Les hommes ayant une déficience auditive couraient également un risque beaucoup plus élevé de dépression s'ils n'utilisaient pas d'appareils auditifs.

Risque accru de démence et d'incapacité suite à une déficience auditive non prise en charge
Une étude scientifique française de grande envergure, qui a suivi près de 3.800 personnes pendant une période de 25 ans, a révélé que les aînés et les personnes âgées qui déclarent avoir une déficience auditive et qui n'utilisent pas d'appareils auditifs présentent un risque beaucoup plus élevé de démence et d'invalidité que les personnes qui ont une déficience auditive et qui utilisent des appareils auditifs ainsi que les personnes sans déficience auditive.
L'utilisation d’appareils auditifs a éliminé le risque accru de démence et d'invalidité selon l'étude. Pour les personnes utilisant des appareils auditifs, il n'y avait pas de risque plus élevé par rapport aux personnes qui ne signalent pas de déficience auditive.

Démence
L'étude a révélé que les personnes qui déclarent avoir une déficience auditive et qui n'utilisent pas d'appareils auditifs ont un risque significativement plus élevé de développer une démence que les personnes qui avaient une audition normale ou une déficience auditive mais utilisent des appareils auditifs. Le risque augmente de 21% si vous avez une déficience auditive et n'utilisez pas d'appareils auditifs.

Si vous utilisez des appareils auditifs, il n'y a pas de risque plus élevé par rapport aux personnes ne signalant aucune déficience auditive.

Invalidité
Une déficience auditive non traitée augmente également le risque d'invalidité, selon l'étude. Dans l'étude sur les personnes malentendantes qui n'utilisaient pas d'appareils auditifs, il y avait un risque accru de 28% dans les activités liées à la vie quotidienne, comme par ex. se baigner et s’habiller et un risque accru de 13% en ce qui concerne les activités instrumentales telles que l'utilisation du téléphone, la gestion des médicaments et de l'argent, le magasinage et le transport. Les personnes ayant une déficience auditive et des appareils auditifs ne présentaient aucun risque accru par rapport à celles qui ne déclaraient aucune déficience auditive.

Dépression
Parmi les hommes déclarant une déficience auditive et n'utilisant pas d'appareils auditifs, l'étude a révélé un risque beaucoup plus élevé (43%) de développer des symptômes dépressifs que chez les personnes sans déficience auditive ou ayant recours à des appareils auditifs. L'étude n'a trouvé aucun risque accru de dépression chez les femmes.

Découvertes antérieures
Des résultats antérieurs utilisant les mêmes données et la même population ont montré que la perte d'audition auto déclarée est associée à un déclin cognitif accéléré chez les adultes âgés et que l'utilisation d'appareils auditifs élimine presque ce déclin cognitif.

A propos de l'étude
Les résultats sont basés sur une étude épidémiologique française (l'étude PAQUID) auprès d'un échantillon de 3.777 individus âgés de 65 ans ou plus qui ont été suivis pendant 25 ans. L'étude est dirigée par le professeur Hélène Amieva.

L'étude «Mort, dépression, invalidité et démence associée à des problèmes de harcèlement auto déclarés: une étude de 25 ans» a été publiée dans les Journaux de gérontologie : sciences médicales en janvier 2018.

Source : https://www.hear-it.org/fr/risque-accru-de-demence-et-dincapacite-suite-une-deficience-auditive-non-prise-en-charge