Publié le: 02 novembre 2021

« On est fait pour s’entendre », une délicieuse comédie inspirante sur le thème de la perte auditive

« On est fait pour s’entendre », une délicieuse comédie inspirante sur le thème de la perte auditive

Sortie cinéma : « On est fait pour s’entendre » raconte avec tendresse et humour les difficultés de la condition de malentendant. Et pour cause : son réalisateur et acteur principal Pascal Elbé souffre lui-même de déficience auditive. Sortie en salles le 17 novembre et en avant-première le 12 à Genève et le 17 à Yverdon.

C’est un film tendre drôle et délicat comme seuls les Français savent en faire. Un film bourré de quiproquos d’humour et bien sûr d’amour. Antoine est professeur d’histoire et un tantinet gaffeur. Un beau métier certes mais qui devient de plus en plus difficile à exercer lorsqu’il se rend compte que peu à peu il perd son audition. Alors évidemment, ses relations avec ses élèves deviennent plutôt compliquées. Sans compter Claire sa jolie voisine de palier, veuve, déjantée et à la limite de la névrose, qui ne supporte pas un bruit et avec laquelle les choses semblent bien mal parties.

Adaptation et acceptation

Parce que c’est un fait : Antoine a mal à son audition et il n’accepte pas de la perdre, d’autant plus qu’il découvre peu à peu le côté infantilisant de la condition de malentendant.  Quand après avoir fait longtemps « comme si », il finit par se résoudre – enfin – à se faire appareiller, commence un long processus d’adaptation que tous les malentendants connaissent bien : amplifiés, tous les bruits l’agressent : le tic-tac de l’horloge, les bruits de pas, le pigeon qui roucoule, le bruit de la pluie, tout l’insupporte… C’est qu’il les déteste ces appareils qui coûtent si cher, mais il les déteste aussi d’en avoir autant besoin : « C’est un enfer s’écrie-t-il dans le film, mais si je ne les mets pas, c’est le monde du silence. Et entre l’enfer et le silence je préfère encore l’enfer ».

Heureusement dans l’enfer des appareils, il finira – évidemment, romance oblige -par trouver l’amour grâce à l’entremise de la petite fille de Claire, elle-même muette et pourtant tellement capable de comprendre ceux qui n’entendent pas…

« Il y avait d’abord l’envie, après être passé par le drame et le polar, de renouer avec mes premiers amours et d’écrire une comédie… » lance l’acteur Pascal Elbé, lui-même malentendant et qui joue avec brio le rôle d’Antoine. « Le sujet ? Ce sont mes enfants qui m’ont dit qu’il était sous mon nez : la malentendance, ma malentendance. Je n’avais jamais pensé qu’un élément de ma vie pourrait un jour donner un film. J’ai été d’abord hésitant. C’est la lecture du livre de David Lodge – La vie en sourdine – qui a fini par me convaincre que cela avait du sens. Toute la gageure consistait à trouver une histoire qui ne conduise pas à ne faire qu’un état des lieux clinique de la vie d’un malentendant ».

Malentendus

Et d’ajouter : « au début, le film s’appelait « Les malentendus ». Ce handicap est très ingrat parce que c’est agaçant de faire en permanence répéter à son interlocuteur ce qu’il vient de dire. Donc, vient le moment où l’on en a marre de demander et où l’on baisse les bras. On fait alors semblant de comprendre ce qui se passe. Il faut donner le change. Ou pas: on décide de ne plus participer. On s’exclut. Et parfois, on passe pour un con ».

« On est fait pour s’entendre », un film de et avec Pascal Elbé, Sandrine Kimberlain. Sortie en avant-première à Genève le 12 novembre à 18h15 au cinéma Cinélux (Boulevard de Saint-Georges 8, Genève) et le 17 novembre à 18h30 au Cinéma Bel-Air d’Yverdon.  (Pl. Bel-Air 6). A Genève et Yverdon, l’avant-première sera suivie d’un débat public. Sortie en salles le 17 novembre.