Publié le: 09 mars 2014

Séjour linguistique à Malte

Séjour linguistique à Malte

Âgée de 25 ans, Elodie Ernst est Jurassienne et vit à Porrentruy. Malgré une profonde déficience auditive de naissance, la jeune femme a décroché un bachelor en management du tourisme. À l’automne dernier, elle a passé près de quatre mois à Malte pour un stage intensif d’anglais. L’occasion certes d’étudier pour préparer son avenir, mais aussi de profiter de la plage et de réaliser de belles rencontres.

Si les voyages servent en général à se reposer, à aller à la rencontre des autres et à se divertir, certains peuvent en revanche prendre une dimension nettement plus studieuse, même si le côté farniente n’en est pas forcément totalement exclu.

Sourde de naissance mais qui entend et s’exprime très bien avec ses appareils, Elodie Ernst s’est envolée depuis Zurich le 1er septembre dernier pour Malte. Férue de voyages, cette Jurassienne, diplômée en 2012 d’un bachelor en management du tourisme délivré par la HES de Sierre, s’était en effet fixé un objectif prioritaire: améliorer son niveau en anglais. « Une fois mon diplôme HES obtenu et après deux stages, explique-t-elle, j’ai décidé de travailler dans l’événementiel. Et pour cela, il est indispensable d’avoir un bon niveau en anglais, un niveau professionnel ».

Le choix de Malte comme lieu de séjour linguistique s’est imposé assez rapidement, suite à quelques recherches sur le web. « Je cherchais d’abord un endroit qui ne soit pas trop cher, et ensuite quelque chose de différent de l’Angleterre que je connais très bien, raconte encore Elodie. J’ai de la famille là-bas, j’y suis allée très souvent, j’avais donc vraiment envie de changer et de découvrir autre chose ».

Enseignement intensif

Et puis, ajoute-t-elle avec un grand sourire, « Malte était synonyme pour moi de plage et de chaleur. C’était donc un bon choix pour joindre l’utile à l’agréable !» Grâce à une bourse, ainsi qu’à l’argent qu’elle a économisé en travaillant, là voilà donc qui débarque à Malte. Son point de chute est plus précisément Sliema, à 5 kilomètres au nord de La Valette, où elle doit se rendre tous les jours en bus pour suivre ses cours. Des trajets un peu « rock’n’roll », tant les bus maltais sont bondés et peu ponctuels, et la conduite automobile un rien sportive. « Il m’arrivait fréquemment d’arriver une demi-heure en retard à mes cours », rigole encore Elodie.

Heureusement, les cours sont sérieux et l’enseignement intensif. Toutes les matinées sont consacrées à l’apprentissage en groupe, tandis que les après-midi sont dévolues à des cours particuliers, suivis de révisions en fin de journée. « Au début, j’ai eu du mal à m’habituer, convient Elodie. Une nouvelle langue, un nouvel environnement, un nouveau rythme… cela faisait pas mal de changements. Mais ensuite, tout s’est très bien passé, surtout après que j’ai demandé à changer de classe pour avoir un niveau un peu plus élevé ! »

Avec un tel rythme de travail, les progrès viennent très vite, d’autant qu’Elodie surmonte sans trop d’efforts son handicap auditif, grâce à un micro qu’elle confiait à l’enseignant, au début de chaque cours. « Suivre une conversation de groupe, c’était un peu plus difficile, c’est sûr, mais en bilatéral, tout se passait vraiment très bien. Même si bien sûr, en fonction de l’accent de la personne qui parle, l’anglais n’est parfois pas facile à comprendre ! » (rires)

Rencontres

Au-delà de l’école, il y a bien sûr la plage. De magnifiques plages riches en rochers, et où l’eau azur est à bonne température, avec au menu, bronzage et farniente, malgré l’incroyable afflux de touristes sur l’île, et ce en toutes saisons. Le reste de son temps, Elodie le consacre à sillonner l’endroit pour découvrir les lieux touristiques. « Les premières semaines, j’ai passé pas mal de temps à visiter les deux îles de Malte, raconte encore la jeune étudiante. Seulement, l’archipel est petit et on a assez vite fait le tour de la question ».

Heureusement, la vie estudiantine est faite de rencontres. D’abord avec les colocataires qui partageaient son appartement (« J’en ai vu défiler dix durant les quinze semaines qu’a duré le séjour ! »), ensuite avec ses collègues, également en stage linguistique.

« Ce séjour a été l’occasion de se faire pas mal d’amis, des gens en provenance de partout, de Suisse alémanique, d’Europe et d’ailleurs, et ça, c’est très sympa parce que j’aime aller à la découverte des autres. Nous avons fait des sorties et des pique-niques ensemble, et pour beaucoup d’entre eux, nous sommes restés en contact par email ou par Facebook ! » Et d’ajouter dans un sourire: « maintenant, si j’ai envie d’aller au Japon, je sais qui contacter, et c’est franchement sympa ! »

Cap sur le Canada

Après 15 semaines de travail, interrompues par un court week-end en Suisse et la visite de membres de sa famille à Malte, Elodie rentre chez elle, à Porrentruy. « Je ne regrette vraiment pas ce voyage, conclut-elle. Au début, on compte les jours, puis ensuite, tout passe très vite. Mais à la fin, j’étais bien contente de rentrer, 15 semaines, c’est long et au bout d’un moment, on s’ennuie un peu… »

Sauf qu’à peine de retour chez elle, juste à temps pour les fêtes de fin d’année, Elodie, décidément infatigable, reprend l’avion au tout début du mois de janvier, cette fois pour l’autre bout du monde… le Canada, plus précisément la ville de Toronto.

Objectif: encore un cours de langue anglaise, mais cette fois couronné par un examen et un diplôme. « Pour passer l’examen de certification, il me fallait au total six mois d’enseignement. A l’époque, je m’étais dit: pourquoi ne pas diviser le séjour en deux ? Cela faisait deux pays à découvrir ! Et puis le Canada, c’est une culture qui me semble plus proche de la nôtre, Toronto est une grande ville avec beaucoup d’occasions de sorties. C’était donc un bon choix complémentaire ! »

ChA