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Les sons compressés sont-ils dangereux pour la santé auditive?

22 mars 2024

Publié le :

Alors que nous sommes en permanence soumis à des sons artificiels modifiés numériquement, une étude alerte : l’écoute de sons compressés peut induire une fatigue auditive aux conséquences délétères. On ne s’en rend pas compte, mais ils sont partout. De la téléphonie à la radio en passant par la télévision, la publicité, les cinémas, les annonces publiques via haut-parleurs, sans parler des plateformes de streaming musical. Avec la digitalisation, les sons compressés sont désormais omniprésents et ont envahi notre vie de tous les jours. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Compresser un son est une technique de mixage qui a pour objectif de supprimer les silences inutiles ainsi que les écarts entre les sons forts et les sons faibles. « C’est une technique vieille comme le monde mais qui a été amplifiée et généralisée avec l’avènement de l’informatique dans le traitement des sons, explique un ingénieur genevois. Elle a pour objectif de favoriser une meilleure écoute en égalisant les sons et en tempérant les bruits de fond ». Améliorer l’écoute, mais à quel prix ? Selon une étude intitulée « Compressed » menée par le Paul Avan, professeur de biophysique à l’université Clermont-Auvergne et directeur du Centre de recherche et d’innovation en audiologie humaine en France, notre audition pourrait bel et bien être impactée par la généralisation de la compression des sons. Disparition des temps de repos Ces recherches menées sur des cochons d’Inde dont le système auditif se rapproche considérablement de celui des humains, ont en effet induit un doute sur l'inocuité des sons compressés. Durant 4 heures chaque jour pendant une semaine, ces animaux ont été soumis à une écoute continue de sons compressés, sur une plage dynamique de 3 ou 4 décibels. Si, et c’est plutôt rassurant, les cochons n’ont pas présenté d’altération de leurs capacités auditives, une notion de fatigabilité a été mise en évidence. « Les animaux exposés à la musique surcompressée présentaient une fatigue plus importante des voies réflexes protectrices de l'oreille. De plus, le temps de récupération du réflexe était de plus de 48 heures » ont ainsi expliqué les chercheurs. « C’est probablement la disparition des temps de silence induite par la compression des sons qui explique cette fatigue auditive, commente un audioprothésiste romand. L’audition en tant que telle n’est pas affectée, mais les muscles autour de l’oreille moyenne sont sursollicités. Sans compter le fait que la baisse de contraste des sons peut conduire à augmenter le volume pour compenser, ce qui crée un cercle vicieux ».
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