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Marie-Josée Meuwly : « Il y a toujours un chemin au bout ! »

16 novembre 2023

Publié le :

Malentendante et appareillée à l’âge de 22 ans, Marie-Josée Meuwly est psychologue de formation. Animée par une foi authentique, cette Fribourgeoise est aujourd’hui aumônière pour l’Église catholique vaudoise, une véritable vocation qui lui permet d’être à l’écoute des autres. Depuis quand êtes-vous malentendante ? Je suis malentendante depuis la naissance, mais je n'ai pas été diagnostiquée tout de suite. C’est vers l’âge de 9 ans que mon père et mon médecin ont remarqué que j'avais des problèmes d’audition. D’ailleurs, ma mère elle-même en avait, et ma grand-mère aussi. Quand avez-vous été appareillée ? Très tard, à l’âge de 22 ans. En arrivant à l’université, j’ai eu beaucoup de mal à suivre les cours, même si tout le monde me disait : « c'est normal, il y a des grandes salles et beaucoup de bruit !». J’ai consulté, avec un résultat très clair : 50% de perte d'un côté et 40% de l'autre ! Une perte très importante tout de même ! Oui, le médecin ORL m’a même dit : « je ne sais pas comment vous avez fait pour vous débrouiller jusque-là ! ». En fait, je ne m’étais pas rendu compte que j’avais un problème et toute ma scolarité, je me suis débrouillée comme je le pouvais, probablement en lisant les sur les lèvres et en travaillant bien plus que les autres. Avec le recul, j’ai quand même compris pourquoi j’avais eu tant de difficultés avec les langues (rires) ! Qu’avez-vous fait comme études ? J'ai suivi toute ma scolarité obligatoire à Marly, dans le canton de Fribourg. Après ma maturité, j’ai obtenu un bachelor, puis en 2018, un master en psychologie à l’université de Fribourg. Votre appareillage vous a aidée à l’université ? Pas au début, car je n’avais pas été très bien appareillée : le réglage des sons était compliqué et j'entendais tous les bruits ! Je pensais que c’était le maximum de ce que l’on pouvait obtenir avec les appareils, jusqu’au jour où une camarade, elle-même malentendante, Solène Perruchoud, m’a conseillé de consulter un autre audioprothésiste. Et là, c’était le jour et la nuit, je pouvais garder mes appareils toute la journée sans souci, et j’ai pu recommencer à envisager une vraie carrière professionnelle ! Que faites-vous après vos études ? J'ai travaillé au CHUV en tant que psychologue stagiaire et au cours d’un stage, j’ai découvert l'aumônerie. J'ai alors pris conscience que c'était vraiment ce que je voulais faire comme métier. J’ai donc suivi trois ans d’études supplémentaires au Centre catholique romand de formations en Église, une belle manière de concilier ma vocation et ma foi. Vous êtes donc aumônière ? Oui, pour l'Église catholique dans le canton de Vaud. L'aumônerie est un vrai carrefour entre la foi et la psychologie et c'est toujours magnifique pour moi de rencontrer des gens qui me confient leurs choix, leurs questionnements et leur foi. En tant que psychologue, on écoute intellectuellement, en tant qu’aumônière, j'écoute avec le cœur. Et puis, je travaille beaucoup avec des personnes âgées qui ont souvent le même handicap que moi. Du coup on se comprend mieux ! Êtes-vous heureuse ? Oui vraiment ! J'aimerais bien rester le plus longtemps possible dans l'aumônerie mais je ne sais pas ce que Dieu a prévu pour moi, même si j'ai quand même le sentiment que c'est là que je dois être. Je suis très reconnaissante pour tout ce que j'ai reçu dans ma vie. Ne pas entendre, ce n'est pas le plus important car ce qui compte pour moi, c'est de transmettre une Espérance. J’espère surtout que les autres malentendants ne baisseront pas les bras et qu'ils verront qu'il y a toujours au bout, un chemin.
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