Publié le: 09 août 2024

Le port d’appareils auditifs limite le risque de démences

Le port d’appareils auditifs limite le risque de démences

Une étude de la célèbre revue The Lancet confirme le rôle de la perte auditive en tant que facteur de risque prépondérant pour l’apparition de démences. Plus que jamais, l’appareillage s’annonce comme un remède efficace. 

La célèbre revue scientifique médicale hebdomadaire britannique The Lancet a rendu publique le 31 juillet dernier lors d’une conférence à Philadephie (USA) une vaste étude consacrée à la démence, qui affecte près de 100 millions de personne dans le monde.

Le groupe de travail international à l’origine de cette recherche, qui est une actualisation d’une précédente étude entamée en 2017, a recensé 14 paramètres ayant une influence mesurable sur l’apparition de la maladie. « Dans l’ensemble, environ 45 % des cas de démence sont potentiellement évitables en s’attaquant à 14 facteurs de risque modifiables à différentes étapes de la vie » peut-on ainsi lire en préambule de cette étude.

Corrélation

Parmi ces facteurs de risque évitables, on retrouve donc la déficience auditive d’ailleurs déjà identifiée précédemment et qui trône au milieu d’autres facteurs, tels que le taux de cholestérol, la perte de vision, la dépression, l’hypertension, le diabète, l’alcool ou encore la pollution.

Selon cette étude, le risque de démences, en particulier de maladie d’Alzheimer, augmente avec l’importance de la perte auditive et ce alors que plusieurs pistes sont esquissées pour expliquer l’existence de cette corrélation. « Des facteurs psychosociaux, tels que la solitude, la dépression et l’isolement social, pourraient être impliqués observent les auteurs de l’étude. D'autres mécanismes incluent une réserve cognitive réduite due à une diminution des stimuli environnementaux, une augmentation des ressources cognitives nécessaires à l'écoute et une interaction de ces risques avec une pathologie cérébrale ».

Pouvoirs publics

 « Les résultats de cette étude ne sont pas nouveaux, constate un épidémiologiste bernois. Mais c’est une confirmation bienvenue de l’existence d’un lien entre et démence et perte auditive, ce qui renforce la pression sur les pouvoirs publics pour une prise en charge plus efficace de cette dernière. Et cela implique aussi bien un dépistage précoce qu’un équipement par des appareils auditifs adéquats et performants, le tout pour des coûts bien moins élevés que ceux induits par les démences ».

« Les preuves selon lesquelles le traitement de la perte auditive diminue le risque de démence sont encore plus fortes qu’à l’époque où notre précédent rapport a été publié confirment encore les auteurs de l’étude. L’utilisation des appareils auditifs semble être particulièrement efficace pour les personnes qui présentent une perte auditive ainsi que des facteurs de risque supplémentaires pour la démence. De nouvelles données suggèrent également que le traitement de la dépression et l’arrêt du tabac pourraient également tous deux réduire ce risque ».