Publié le: 07 octobre 2022

A Budapest, un congrès mondial au chevet de la perte auditive

A Budapest, un congrès mondial au chevet de la perte auditive

Le 11ème congrès de la Fédération internationale des personnes malentendantes (IFHOH) a eu lieu à Budapest les 23 et 24 septembre dernier. Une cinquantaine d’orateurs se sont exprimés sur les principales barrières auxquelles sont quotidiennement confrontées les personnes qui vivent avec une perte auditive.

Pour la Hongrie, accueillir la 11ème édition du congrès de la Fédération internationale des personnes malentendantes (International Federation of Hard of Hearing People , IFHOH) était important. A preuve, pour l’allocution d’accueil, ce ne sont pas moins de deux officiels de haut rang qui ont fait le déplacement, Zsolt Nyitrai, le conseiller spécial du Premier Ministre Viktor Orban, ainsi qu’Attila Fulop, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’intérieur, et ce afin d’ exprimer la satisfaction de leur gouvernement de voir leur pays organiser une manifestation internationale d’une telle envergure.

Exclusion

Pas moins de 100 participants originaires de 22 pays, Europe, Asie, Afrique ont fait le déplacement jusqu’à la capitale hongroise, pour un congrès de 2 jours, les 23 et 24 septembre derniers, sous la thématique : « Un monde sans barrières ». « Nous avons choisi cette thématique, car il est évident que pour l’instant, les personnes qui souffrent de déficience auditive ne parviennent pas à utiliser tout leur potentiel dans la société, explique le Dr Ruth Warick, présidente de l’IHOH et elle-même malentendante depuis son enfance. Dans beaucoup de pays, les sourds et malentendant sont exclus, leur handicap n’est pas compris dans la société et de nombreux progrès restent à faire en termes d’accessibilité à des technologies, comme l’implant cochléaire ou même les appareils auditifs ».

Et d’ajouter : « La meilleure preuve de l’existence de ces barrières est la pandémie de Covid 19 qui avec le problème des masques a malheureusement très bien illustré les difficultés auxquelles font face les sourds et malentendants. Même si de notables avancées ont eu lieu, il reste donc beaucoup à faire ».

« Un monde sans barrières » ! Pour illustrer cette ambition, les deux journées de travaux du congrès de la IFHOH ont été consacrées, grâce à la présence de nombreux orateurs, y compris la doctoresse Shelly Chadha responsable de la prévention auditive à l’Organisation Mondiale de la Santé, à deux axes majeurs : les barrières rencontrées au quotidien par les sourds et les malentendants d’un côté, et les avancées technologiques, de plus en plus efficientes, susceptibles de les aider à les surmonter.

Deux jours de communications

Durant deux journées, les experts invités en provenance de Hongrie bien sûr, mais aussi de Pologne, de Grande Bretagne, d’Allemagne, de Belgique, d’Australie et d’Israël ont abordé ces thématiques soit par le biais de témoignages personnels, soit en présentant l’état des innovations technologiques qui permettent aujourd’hui de contourner les barrières érigées par la surdité : technologie wifi, appareillage auditif, implantation cochléaire, boucle magnétique, applications smartphones, reconnaissance vocale et retranscription écrite…

Avec au final deux constats majeurs : d’une part la situation et la prise en charge des personnes en perte auditive varie énormément d’un pays à l’autre et d’autre part le fait que l’intervention des pouvoirs publics, au-delà des avancées technologiques, joue un rôle majeur dans la prise en charge de la déficience auditive.  A noter que ce congrès s’est terminé par la désignation de l’israélien Avi Blau et actuel vice-président, comme futur président de l’IFHOH en remplacement de la canadienne Ruth Warick.