Publié le: 21 août 2020

Et si le Covid-19 s’attaquait à l’audition ?

Et si le Covid-19 s’attaquait à l’audition ?

Le Covid-19 pourrait s’attaquer aux cellules cochléaires des personnes infectées, même asymptomatiques. Une étude égyptienne menée sur vingt personnes et publiée en juin dernier semble l’indiquer.

On le savait, et c’est même devenu un des principaux signaux d’alerte. L’infection par le coronavirus Covid-19 se traduit entre autres symptômes, par une perte d’odorat. Cette anosmie, réversible, est également souvent accompagnée d’une perte du sens du goût, dite agueusie. Pendant longtemps en revanche, on a pensé que l’audition des personnes malades était épargnée par le coronavirus, même si on sait de longue date que de nombreux virus sont capables d’altérer les fonctions auditives. Une récente étude égyptienne de l’Université de South Valley tend en tout cas à montrer que le covid-19 pourrait bel et bien impacter l’audition.

Selon cette recherche publiée dans l'American Journal of Otolaryngology, ce seraient les cellules ciliés cochléaires qui seraient les cibles privilégiées du coronavirus, qu’il s’agisse de malades ou de personnes asymptomatiques, mais infectées. 20 cas positifs de personnes malades avec toux, maux de gorges etc. ou asymptomatiques ,ont été analysés et comparés à un groupe témoin de personnes non infectées. Afin d’éviter tout biais de détérioration de la capacité auditive liée au vieillissement, les personnes testées étaient toutes âgées de 20 à 50 ans.

Performances moins bonnes

La capacité auditive des deux groupes de participants à l’étude a ensuite été testée avec un résultat clair, objectivant des performances moins bonnes chez les personnes infectées asymptomatiques ou non, que chez celles du groupe test. « L’infection par le Covid 19 pourrait avoir des effets négatifs sur les cellules ciliées de la cochlée de personnes atteintes, quand bien même elles seraient asymptomatiques, indique Mohamed Wael Mustafa, l'auteur de l'étude du département d'oto-rhino-laryngologie de la faculté de médecine de Qena à l'Université South Valley. Le mécanisme de cet effet est à explorer par des recherches complémentaires ».

«Les résultats de la présente étude ont également démontré que l'absence de symptômes majeurs peut masquer un impact inconnu sur les organes sensoriels délicats, comme par exemple la cochlée. »