Publié le: 20 juin 2023

Solange Nahum : « Le véritable enjeu, c’est d’intégrer les malentendants à la société »

Solange Nahum : « Le véritable enjeu, c’est d’intégrer les malentendants à la société »

GENEVE - D’origine argentine, formée en Argentine, en Italie et en Suisse, l’ORL Solange Nahum est la nouvelle présidente de l’association genevoise des malentendants. Elle détaille ses priorités entre ambition et pragmatisme.  

Pourquoi vous êtes-vous présentée à la présidence de l’AGM ?

Sur le conseil du Pr Pascal Senn (Chef du service d’ORL des Hôpitaux universitaires de Genève, NDLR), Pierre Liard, l’ancien président de l’AGM a proposé à tous les ORL de la ville de postuler à la reprise de la présidence. Avec mon idéal de rêveuse, j’ai dit que cela m’intéressait (rires). Cela dit avant d’accepter, j’ai quand même assisté à plusieurs séances de comité pour voir si cela pouvait me plaire. Et cela a été très positif…

Vous avez donc entamé votre présidence sans surprise…

Non, même si c’est un monde que j’ai découvert, les problèmes de l’association sont sur la table depuis longtemps. Il y a en premier lieu les réalités économiques, car l’AGM est structurellement en crise financière depuis des années. Pourtant, de gros efforts ont été faits pour vraiment réduire les coûts au minimum en supprimant toutes les dépenses inutiles, etc. Aujourd’hui, il manque très peu mais les déficits s’accumulent année après année, alors que les aides et les subventions sont précaires.

Comment faire pour stabiliser les comptes ?

Nous avons plusieurs pistes. D’abord vendre un chalet dont l’association est propriétaire et surtout modifier notre manière de rechercher les fonds privés, en montant des projets ponctuels, les uns après les autres, plus facilement finançables.

Quelles sont les autres priorités ?

Pour moi, il s’agit d’améliorer la coordination avec notre personnel en particulier les assistantes sociales, grâce auxquelles nous recevons la plus grosse partie de nos subventions. Cela demande du temps, de l’implication et de l’intelligence émotionnelle dans la gestion de groupe. Mais c’est faisable et c’est passionnant.

Argent, personnel, on reste loin de vos ambitions initiales…

Avant, j’avais l’idéal d’agir pour intégrer les malentendants à la société, par exemple en travaillant avec les communes pour ouvrir leur ouvrir les maisons de quartier etc (rires).  Cela viendra, mais c’est vrai que dans un premier temps, il faut d’abord pérenniser l’association, qui a tout de même plus de cent ans. Mais je reste confiante, la lumière sera au bout du tunnel, je suis très motivée et les projets se mettront progressivement en place.

Que peut apporter un ORL à la présidence de ce type d’association ?

Notre connaissance du monde de l’audition ! Par mon travail d’ORL, je suis toujours en contact avec les malentendants, j’observe tous les jours leurs immenses besoins, médicaux mais aussi en termes de communication et de vie sociale. Et ces problèmes touchent toutes les tranches d’âges, les enfants, les jeunes et les plus âgés… Il y a donc de grands enjeux…