Publié le: 20 août 2022

Solidarité : une malentendante romande récupère vos vieux appareils auditifs

Solidarité : une malentendante romande récupère vos vieux appareils auditifs

Une malentendante de Sainte-Croix a fondé une association destinée à récupérer d’anciens appareils auditifs encore fonctionnels pour les envoyer dans les pays moins favorisés. Une belle ambition, tout autant qu’un sacré défi.

« Chaque jour, quand je mets mes appareils, je ressens une grande gratitude. Alors, il fallait bien rendre cela d’une manière ou d’une autre ». Smita Gogniat, une sémillante et bienveillante septuagénaire de Sainte-Croix, qui a longtemps vécu à Genève où elle a travaillé comme physiothérapeute, est malentendante depuis une trentaine d’années. Alors, les appareils auditifs, elle connaît. Et mieux que bien d’autres, elle est capable d’apprécier l’amélioration de la vie quotidienne qu’ils ont pu lui apporter, surtout depuis l’avènement  des appareils numériques « qui ont changé sa vie ».

Alors, en 2020, et dans l’espoir d’en faire bénéficier le plus grand nombre, elle décide de fonder une petite association appelée « RécupAudio Solidarité », dont le but est de récupérer des appareils auditifs pour les offrir à des adultes et enfants malentendants des pays défavorisés. Comme souvent, le déclic est arrivé suite à une rencontre. Alors qu’elle reçoit son neveu suisso-vietnamien en vacances en Suisse, celui-ci lui lance : « Tu sais, au Vietnam, les malentendants, surtout les enfants, sont vraiment des laissés-pour-compte ! ».

Association

« Cela m’a beaucoup touchée, raconte-t-elle. Je me suis dit qu’il fallait vraiment faire quelque chose, d’autant que j’y réfléchissais depuis longtemps ». Alors, Smita se lance, fonde son association, envoie des mails un peu partout, fait le tour des audioprothésistes d’Yverdon dans l’espoir de récupérer des appareils inutilisés. Rapidement, la société Amplifon lui envoie… 500 appareils auditifs. Et c’est là que pour Smita, la complexité de la tâche apparaît. « Recevoir ses appareils a été une sorte de prise de conscience et le début d’une réflexion. Car récupérer des appareils c’est bien, mais sans un suivi réel, cela ne sert à rien ». D’autant qu’il lui a fallu trier et nettoyer les appareils, pour ne garder que ceux qui avaient un véritable intérêt. « Pas question d’envoyer là-bas des appareils qui ne fonctionnent pas, argumente-t-elle. Leur donner des déchets m’aurait mise très mal à l’aise ».

L’essai en tout cas, est concluant. Son neveu est retourné au Vietnam, avec… 350 appareils sur les 500 reçus, des appareils qui vont être testés sur place par des audioprothésistes locaux. Dans l’intervalle, et dans le but de bénéficier de leurs réseaux, en particulier au Vietnam. Smita Gogniat a pris contact avec deux associations françaises qui elles aussi, y envoient des appareils auditifs.

Questionnement

L’expérience, encourageante, ouvre en tout cas de nombreuses questions : les appareils non utilisés sur place y seront-ils recyclés? Correspondent-ils vraiment à leurs besoins, les surdités profondes et sévères étant les plus fréquentes dans ce pays ? Ne vaut-il mieux pas y faire parvenir de l’argent pour que des appareils neufs qui ne coûtent que 200 francs pièce, y soient acquis ?

A court terme en tout cas, Smita est à la recherche de bénévoles disponibles et engagés pour activer au sein de « RécupAudio Solidarité ». « Des audioprothésistes à la retraite seraient par exemple très utiles, s’enthousiasme-t-elle. Mais toutes les bonnes volontés sont les bienvenues, pour travailler ensemble, et même, faire évoluer le projet en fonction des besoins et de notre réflexion collective ».

Association RECUPAUDIO SOLIDARITE. PA Smita Gognia, 20 avenue des Alpes, 1450 Ste-Croix. Appareils et dons bienvenus. Contact par email : recupaudiosolidarite@gmail.com