Publié le: 13 janvier 2020

Prévention contre le bruit, quand l’OFEV s’en mêle

Prévention contre le bruit, quand l’OFEV s’en mêle

L'exposition prolongée à des niveaux de bruits intenses détruit peu à peu les cellules ciliées de l'oreille interne. Elle conduit progressivement à une surdité irréversible. L’OFEV prend des mesures.

Si une exposition à un niveau de 70 dB(A) durant plusieurs heures peut entraîner des signes de fatigue auditive, les dangers pour l’audition sont réels pour des expositions chroniques à des niveaux atteignant ou excédant 80 dB(A) sur 8 heures. On sait également qu’un son très intense autour de 120 dB(A) génère de la douleur et entraîne immédiatement des lésions importantes et irréversibles pour les tympans et les structures ciliaires de l’oreille interne.

Des ruptures ciliaires définitives peuvent notamment se produire avec des sons de durée très brève, appelés sons impulsionnels, et d’intensité supérieure à 130 dB (A). Il est important de noter que le seuil d’apparition de la douleur est très supérieur aux niveaux d’apparition des premiers risques pour l’oreille (70-80 dB(A)), d’où l’importance de la mise en place de mesures préventives.

Dans son rapport sur les lignes directrices en matière de bruit dans l’environnement publié en 2018, les spécialistes en la matière au sein de l’Organisation mondiale de la santé, OMS, recommandent de réduire la moyenne annuelle d’exposition résultant de toutes les sources de bruit liées aux loisirs à moins de 70 dB selon l’indicateur LAeq,24h. « Nous considérons qu’un niveau sonore supérieur à cette valeur est associé à des effets néfastes sur la santé. Le principe d’égale énergie peut être utilisé pour trouver les limites recommandées d‘exposition pour les autres moyennes temporelles ». Ainsi, le bruit doit être traité à sa source afin d’éradiquer les émissions sonores toxiques. A cet effet, l’office fédéral de l’environnement, OFEV, prend des mesures.

 

Législation sur la protection contre le bruit

La loi sur la protection de l'environnement et l'ordonnance sur la protection contre le bruit (OPB) ont pour but de protéger la population contre le bruit nuisible ou incommodant. A cet effet, la Confédération a défini une méthode d'évaluation et des valeurs limites d'exposition concrètes pour les principaux types de bruit. Celles-ci ont été fixées de manière à ce que les immissions restantes ne dérangent pas de façon notable le bien-être des personnes touchées.

En outre, la densification de l’espace bâti en Suisse, la démographie et le trafic croissants encouragent la Confédération à offrir un cadre de vie et des logements adéquats hors des nuisances sonores à la population particulièrement dans les zones d’habitation.

« Il est évident que les nuisances sonores permanentes peuvent avoir de graves répercussions : lésions auditives irréversibles, stress, palpitation, pression sanguine et fréquence respiratoire accélérées. Elles sont à l'origine de troubles du sommeil, entravent la capacité de récupération, nuisent à une bonne communication, réduisent les capacités d'apprentissage et diminuent les performances », affirme le corps médical.

Le corps étant en alerte lors de bruits indésirables, on diagnostique des effets néfastes sur la santé tels que nervosité, agitation, fatigue, abattement, agressivité, hypertension et plus encore, maladies cardio-vasculaires. Il existe également de grands risques de troubles de la concentration, de compréhension de textes, de mémoire à long terme et de motivation chez les écoliers, conduisant à une baisse de performance. « Cet état d’alerte produit par les hormones de stress peut entraîner des troubles de la communication et une tendance à l’isolement. De surcroît, cet isolement est bien connu chez les personnes subissant une perte auditive », expliquent les porte-paroles de l’OFEV.

La loi sur la protection de l'environnement et l'ordonnance sur la protection contre le bruit, OPB, ont pour but de protéger la population contre le bruit nuisible ou incommodant. A cet effet, la Confédération a défini une méthode d'évaluation et des valeurs limites d'exposition concrètes pour les principaux types de bruit. Celles-ci ont été fixées de manière à ce que les émissions restantes ne dérangent pas de façon notable le bien-être des personnes concernées.

Pour évaluer et limiter la pollution sonore, la législation sur la protection contre le bruit définit des valeurs de planification, des valeurs limites d’émission et des valeurs d’alarme, et ce pour différents types de bruit. Ces valeurs sont adaptées au degré de sensibilité de la zone exposée et sont plus basses la nuit que le jour.

 

Actes et conséquences

Pour les médecins spécialistes ORL, il est connu que l’on puisse souffrir temporairement de sifflements d’oreilles ou de bourdonnements tels acouphènes, ainsi que d'une baisse de l'acuité auditive à la suite d’une exposition à un bruit intense. « Cette fatigue auditive disparaît avec le temps si aucune nouvelle exposition au bruit ne survient, ce qui n’est pas le cas dans le cadre de nuisances sonores imposées comme au niveau du trafic, des logements ou des zones d’habitation ». Limiter la vitesse, par exemple, constitue une mesure efficace pour obtenir une réduction significative du bruit. En l’abaissant de 50 km/h à 30 km/h, comme la nuit dans certaines villes suisses, les émissions sonores sont réduites d’environ 3dB, ce qui correspond à une perception sonore de diminution du trafic de moitié.

Les coûts liés au bruit généré par la circulation se sont élevés à 2'667 millions de francs en 2016. Ils se composent des coûts de la santé dus aux émissions sonores et des pertes de valeur des biens immobiliers. Le trafic routier est responsable de la majorité des coûts (80%). La même année, on comptait environ 1'197 millions de francs (45%) correspondant à des pertes de valeur de biens immobiliers.

Sans omettre les effets du bruit sur l'audition également dus au fait d'expositions en milieu professionnel ou lors des loisirs et à des doses de bruit qui dépassent un niveau équivalent de 80 dB(A) sur 8 heures.

Notre environnement quotidien nous expose bon gré mal gré au bruit excessif et le système auditif éprouve de la fatigue réversible jusqu'à entraîner une perte auditive définitive. Gageons que les mesures de l'OFEV nous en préservent et protègent les générations à venir.

 

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