Publié le: 11 novembre 2022

Quels traitements aujourd’hui pour soigner la surdité ?

Quels traitements aujourd’hui pour soigner la surdité ?

A l’occasion d’une leçon publique donnée le 6 octobre dernier, le Pr Pascal Senn, chef du service d’ORL des HUG a esquissé un large panorama des options actuelles dans le traitement de la surdité. Beaucoup d’espoirs, mais encore à l’état de promesses.

Perte partielle ou totale de la perception des sons, la surdité, qui affecte plus d’un milliard de personnes aujourd’hui sur la planète, peut actuellement être traitée de multiples manières. Pour les surdités de transmission liées à des problèmes mécaniques au niveau du tympan, des osselets etc, la réponse est en général d’ordre chirurgical, la chirurgie permettant, avec de grandes chances de succès, de « réparer les organes malades ».

Dans le cas des surdités de perception en revanche, les sons sont correctement transmis mais leur perception est défectueuse. Dans ce cas effet, le signal sonore qui a pourtant été correctement transformé en influx nerveux, est mal interprété par le cerveau, avec une cause principale : la destruction des cellules ciliées de l’oreille interne.

Amplifier les sons

« Dans ces cas-là, les options de traitement ne sont pas chirurgicales, a expliqué le Pr Pascal Senn au cours d’une leçon publique donnée le 6 octobre dernier aux Hôpitaux universitaires de Genève, à l’occasion de sa promotion à la fonction de professeur ordinaire aux départements académiques et hospitalier des neurosciences cliniques. L’option de traitement est de tenter d’amplifier les sons avec des appareils auditifs ou si besoin, des implants cochléaires ».

La recherche pourtant, ne demeure pas inactive pour tenter de restaurer l’audition en cas de

surdité de perception, à l’aide de moyens plus naturels, invisibles et plus performants que les actuels appareils ou les implants. Il y a la thérapie génique bien sûr, mais également toute une panoplie d’axes de recherches que le Pr Senn a longuement exposés. « La probable introduction de thérapies cliniques de la surdité de perception est très difficile à prédire, a-t-il expliqué. Mais les expériences actuelles en laboratoire donnent des résultats encourageants. »

Nombreux axes

Trois axes de recherchent émergent actuellement aux HUG. D’abord, il y a ce que l’on appelle la régénération adjuvante. Son objectif ? Utiliser des facteurs de croissance dans le but d’améliorer le contact des électrodes des implants cochléaires avec le nerf auditif, et partant, la qualité de la restitution auditive.

L’autre grand axe est évidemment d’agir pour tenter de régénérer les cellules ciliées dont la destruction est, pour l’instant, irréversible. « La régénération de l’oreille interne est un grand enjeu, mais qui prend énormément de temps car travailler avec des tissus humains est difficile, ajoute le Pr Senn. En laboratoire nous arrivons à produire des cellules ciliées ou des neurones auditifs, mais pour l’instant ce n’est pas encore une option thérapeutique »